La Via Francigena est un itinéraire Culturel du Conseil de l’Europe qui est inscrit dans l’histoire européenne depuis plus de mille ans. Itinéraire allant de Canterbury à Rome il fût emprunté depuis le Moyen-Âge par de nombreux pèlerins d’Angleterre, France, Belgique etc. Aujourd’hui encore il est emprunté par des randonneurs et pèlerins, mais en provenance du monde entier (plus de 55 nationalités en 2023). Au XXIe siècle la Via Francigena est une destination de tourisme lent, permettant de parcourir à pied ou à vélo un des tronçons et tout le parcours des 3200 km de Canterbury (Royaume-Uni) à Rome et Santa Maria di Leuca (Italie) via la France et la Suisse. Géré par l'Association européenne des chemins de la Via Francigena, l'itinéraire offre une expérience authentique, mêlant châteaux, vignobles, oliveraies et gastronomie délicieuse. Alors que les pèlerins modernes empruntent ce chemin, la Via Francigena dévoile sa culture, sa nature et sa spiritualité, reliant les voyageurs au riche patrimoine européen. La majeure partie de la Via Francigena traverse des zones rurales éloignées, ce qui donne d'autant plus d’intérêt de valoriser son patrimoine.

Ce projet se déroulera sur deux week-ends en septembre et octobre 2024 en Bourgogne-Franche-Comté et aura pour objectif de sensibiliser les populations locales à leur patrimoine local en inscrivant celui-ci dans une perspective européenne à travers l’histoire liée à la Via Francigena. Cet évènement prendra la forme d’une balade commentée avec un historien local et sera programmé en partenariat avec les collectivités locales et l’office de tourisme avec des dégustations de produits de locaux.

Lors de cette marche, un reportage sera effectué par une équipe de communication afin de recueillir les récits des participants et de les rassembler dans une émission sur la Via Francigena et son patrimoine qui appartient à la fois aux communautés locales et aux Européens.

L’histoire de la Via Francigena remonte au Moyen-Âge et même au-delà avec des vestiges de la route romaine que l’on peut retrouver sur différente section de l’itinéraire. C’est grâce à Sigéric, archevêque de Canterbury en 990 que nous en gardons une trace. Celui-ci s’est rendu à Rome pour recevoir le pallium des mains du pape Jean XV et à noter toutes ses 79 étapes sur son chemin de retour. Le tracé actuel reprend son itinéraire et depuis 1994 il a été certifié itinéraire culturel par le Conseil de l’Europe.

Cette grande histoire européenne millénaire se perpétue encore de nos jours avec de nombreux randonneurs et pèlerins qui viennent à l’aventure sur cette route mythique de par le monde entier. En 2023 ce sont près de 50 000 personnes de 55 nationalités qui ont parcouru l’itinéraire.

La plupart de la Via Francigena traverse des régions rurales reculées, ce qui souligne davantage l'importance de valoriser son riche patrimoine. Ces zones rurales abritent souvent des trésors historiques, culturels et naturels méconnus, qui peuvent bénéficier d'une mise en valeur appropriée.

Durant deux week-ends en septembre-octobre 2024 nous allons nous replonger dans cette histoire en empruntant ce chemin sur une petite section en Bourgogne-Franche-Comté. Les habitants, proches ou éloigné de la Via pourront se joindre aux festivités pour découvrir à l’aide d’un historien local l’histoire européenne de ce chemin à travers le patrimoine local. Un chemin qui relie les villages entre eux, mais également les hommes à travers l’histoire.

Un premier week-end les 14-15 septembre autour de Pontarlier où vous pourrez découvrir le patrimoine de la cité de ses fortifications datant du XIIIe siècle jusqu’au XXe siècle avec son théâtre notamment. Vous découvrirez aussi la riche histoire du patrimoine religieux de cette ville avec ses nombreux couvents et églises, mais aussi avec sa mosquée Philippe Grenier du nom du premier député musulman de France.  En poursuivant notre route sur la Via Francigena nous arrivons en face du Château de Joux qui accueillis le célèbre prisonnier Toussaint Louverture, esclave haïtien affranchi, général et homme politique qui se battit pour l’indépendance d’Haïti et qui mourut dans le château de Joux en 1803 quelque mois avant la proclamation de l’indépendance le 1er janvier 1804. La Haut-Doubs entre Pontarlier et les Fourgs est aussi connu pour son riche savoir-faire avec la fabrication de l’Absinthe. Vous pourrez aussi découvrir le patrimoine local typique du Haut-Doubs avec les fermes comtoises. Les deux balades feront entre 5 et 10 km chacune à l’issue de laquelle une dégustation de produit typique du Haut-Doubs seront dégusté.

Le deuxième week-end 21-22 septembre se déroulera en Haute-Saône autour de villages traditionnels, comme le charmant village de Vellexon qui possède un magnifique château très peu connu du grand public car il est privé. Ce sera une visite exclusive et exceptionnelle qui sera faite à cette occasion. La balade se poursuivra sur la Via Francigena jusqu’à la chapelle Sainte-Reine de Queutrey édifié en 1510 en style gothique et inscrite au monuments historiques et qui fût longtemps un lieu de pèlerinage occupé par des camaldules et des ermites. Le parcours continue en Haute-Saône avec une visite du château privé de Montot et de l’église de Montot du 17e siècle qui abrite un remarquable retable. Les deux balades feront entre 5 et 10 km chacune à l’issue de laquelle une dégustation de produit typique de Haute-Saône seront dégusté.

Ces journées sur la Via Francigena permettront aussi aux populations locales de (re)découvrir leur patrimoine et d’en être fier tout en inscrivant celui-ci dans une perspective européenne avec la Via Francigena qui est parfois encore méconnue. Un itinéraire qui connecte les randonneurs, touristes et pèlerins du monde entier avec la population locale, une histoire millénaire qui s’écrit encore aujourd’hui. Cet évènement permettra de faire connaître et rayonner largement la Via Francigena afin d’attirer toujours plus de visiteurs à découvrir le territoire.

Les randonnées seront d’un niveau facile car l’évènement s’adresse au grand public. Les établissements scolaires du secteur seront invités à participer à l’évènement ainsi que les familles, les retraités. Ces randonnées permettront aux participants, aux locaux de créer du lien social à améliorer leurs bien-être et à lutter contre la solitude.

En mettant en valeur les sites ruraux le long de la Via Francigena, nous pouvons non seulement préserver l'authenticité et la beauté de ces endroits, mais aussi revitaliser les économies locales et renforcer le sentiment d'appartenance des habitants. En reconnectant le patrimoine rural avec les communautés locales, nous favorisons un développement durable et inclusif qui bénéficie à tous, tout en préservant et en célébrant notre héritage commun.

Un blogueur, influenceur, participera à ces évènements afin de faire un reportage pour faire le lien entre les habitants, leurs histoires et le patrimoine de la Via Francigena. Ces reportages seront ensuite diffusés largement sur les réseaux sociaux et sur internet afin de s’adresser à un public encore plus large et d’inciter davantage de personne à découvrir le patrimoine européen de la Via Francigena.

Itinéraire culturel du Conseil de l’Europe est la désignation de la Via Francigena qui émane du Programme des Itinéraires culturels du Conseil de l’Europe, lancé officiellement en 1987, deux ans avant la chute du mur de Berlin, avec la certification du Chemin de Saint-Jacques-de Compostelle. La “Déclaration de Santiago de Compostelle” approuvée le 23 octobre 1987 souligne “…que la foi qui a animé les pèlerins tout au long de l'histoire et qui les a réunis en une aspiration commune, par-delà les différences et les intérêts nationaux, nous inspire aujourd'hui nous aussi et tout particulièrement les jeunes à parcourir ces chemins pour construire une société fondée sur la tolérance, le respect d'autrui, la liberté et la solidarité.” La Via Francigena, certifié "Itinéraire culturel du Conseil de l'Europe" en 1994, avec le Chemin de Saint-Jacques démontre l'importance du dialogue interculturel et de la rencontre des trois pèlerinages majeurs de la période médiévale vers Saint-Jacques-de-Compostelle, Rome et Jérusalem. La via Francigena était une voie de communication et a contribué à l’unité culturelle de l’Europe du Moyen-Âge. Elle est désormais considérée comme un pont entre les cultures et traditions européennes et le point d’entrée et de rencontre pour les voyageurs. Les voyages des pèlerins, des randonneurs et des touristes sur la Via Francigena est la découverte des racines de l’Europe afin de retrouver et de comprendre les différentes cultures qui construisent notre identité commune - le thème qui est fortement présent à l’intérieur de la “Déclaration de Santiago”. L'AEVF, réseau-porteur de l’itinéraire, poursuit l’objectif de sauvegarder et de développer, par le biais d’une collaboration entre les territoires concernés, le parcours européen de la Via Francigena. Le travail accompli vise à la récupération et à la valorisation au niveau social, culturel et touristique du patrimoine matériel et immatériel présent le long du chemin, de Canterbury à Rome et vers les Pouilles. Dans ce sens, travailler au développement de la Via Francigena équivaut, comme l’écrivait le médiéviste Jacques Le Goff, à construire “l'Europe des Peuples” ainsi qu’à valoriser et rendre actuelles les valeurs européennes fondamentales, en les intégrant dans la pratique de la gestion du patrimoine culturel, au travers de politiques durables qui valorisent l’économie, l’art et la culture en mettant en valeur les différences. Jacques Le Goff définissait la Via Francigena comme un “pont entre la culture de l’Europe anglo-saxonne et de l’Europe latine”.

Le Conseil de l’Europe favorise l’accès à la culture et aux pratiques culturelles pour tous car la culture est une partie intégrante de la démocratie. Le Conseil de l’Europe promeut la culture comme le vecteur de la cohésion sociale et de cohabitation pacifique. L’AEVF, en tant que Réseau Porteur de l’itinéraire culturel, traduit en actions concrètes les principes et valeurs des Conventions du Conseil de l’Europe et des organismes internationaux sur le terrain. L’Association agit pour renforcer l’identité européenne et le dialogue interculturel et interreligieux, en conformité avec la principale Convention du Conseil de l’Europe - la Convention de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales (Rome, 1950). Cela contribue à promouvoir le tourisme culturel, durable, éthique et respectueux des valeurs du Conseil de l’Europe : dialogue, respect des diversités et des identités culturelles, échange et enrichissement mutuel entre les peuples. En particulier, sur la base de ce que prévoit la Convention culturelle européenne (Paris 1954) et le Livre blanc sur le dialogue interculturel (Strasbourg 2008), le travail de l’Association promeut la coopération culturelle transnationale, facilitant la redécouverte des valeurs et de la culture européennes et valorisant l’apport culturel, social, linguistique et organisationnel de tous les pays traversés par la Via Francigena. L’extension de la Via Francigena vers Santa Maria di Leuca dans le sud de l’Italie permet également de développer un échange particulièrement important basé sur le dialogue interculturel et interreligieux, ainsi que sur la politique d’intégration euro-méditerranéenne. Le dialogue interculturel et interreligieux constitue un élément de base de la philosophie de la Via Francigena, itinéraire de paix, de tolérance et de solidarité. Au fil des 3200 kilomètres du parcours, à travers les 16 régions et 700 communes, nous trouvons des communautés de plusieurs cultures. Deux autres conventions revêtent une importance fondamentale pour le travail de l’AEVF : la Convention européenne du paysage (Firenze 2000) stimule l’approche participative des territoires, soutenue par le travail de liaison de l’AEVF, dans le cadre de la gestion du territoire/paysage, créant une ressource pour les résidents, une valeur ajoutée pour le tourisme et un stimuli pour le développement des territoires ruraux qui ne sont pas traversés par des flux touristiques majeurs ; la Convention de Faro sur la valeur du patrimoine culturel pour la société (Faro 2005) sous-tend modèle d’organisation de l’AEVF, basée sur une approche bottom up, qui agit à partir du niveau local et sur la base de l’implication des citoyens pour approcher les niveaux régionaux, nationaux et européens. Ceci crée et renforce la conscience dans la population locale de l’importance du patrimoine culturel du territoire et la traduit en politiques cohérentes de respect et de valorisation du patrimoine tant du point de vue culturel que touristique.