La protection et la sauvegarde du patrimoine vivant européen sont essentielles à plus d’un titre. Avant toute chose, il contribue à préserver la diversité culturelle et favorise un sentiment d’appartenance au sein des différentes communautés. L’Europe est le berceau de nombreuses traditions culturelles, dont chacune a ses propres coutumes et expressions. En préservant ces traditions, nous nous assurons que les générations futures auront la chance de connaître la richesse et la diversité de leur patrimoine culturel et de l’apprécier.

Ensuite, la sauvegarde du patrimoine vivant contribue à la vie sociale des communautés. Ces pratiques culturelles sont souvent un facteur de cohésion sociale, en ce qu’elles rassemblent les gens et renforcent les liens sociaux. Elles permettent aux individus de renouer avec leurs racines, de partager leurs expériences et de célébrer leur identité collective. La perpétuation de ces pratiques favorise un sentiment de fierté, d’appartenance et de solidarité au sein des communautés.

Enfin, le patrimoine vivant européen recèle un formidable potentiel économique. Le tourisme culturel est une industrie florissante qui attire des quatre coins du monde des visiteurs venus découvrir des traditions culturelles authentiques et des expressions artistiques régionales. Pour les pays, la sauvegarde et la promotion du patrimoine vivant sont une manne économique — elles génèrent des revenus, soutiennent les artisans locaux et créent des moyens de subsistance durables pour les communautés qui participent à la préservation et à la transmission des pratiques culturelles.

Pour que le patrimoine vivant européen continue à vivre, diverses mesures sont prises à différents niveaux. Au niveau international, des organisations comme l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) jouent un rôle essentiel dans la définition et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Un grand nombre de pays européens ont ratifié la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui vise à protéger et à promouvoir ces traditions vivantes.

Au-delà des mesures prises pour protéger et sauvegarder le patrimoine vivant européen, des conventions culturelles, notamment la Convention culturelle européenne du Conseil de l’Europe, jouent un rôle important. Ces traités constituent un cadre de coopération et de coordination entre les États membres dans le domaine de la préservation et de la promotion du patrimoine culturel.

La Convention culturelle européenne adoptée en 1954 valorise la diversité culturelle et l’échange des expressions culturelles pour favoriser la compréhension et le dialogue entre les pays. Elle insiste sur la nécessité de protéger et de préserver le patrimoine culturel européen, y compris le patrimoine vivant, pour les générations futures.

En ratifiant et en appliquant la Convention culturelle européenne, les États membres s’engagent à promouvoir la coopération culturelle et à adopter des politiques visant à protéger le patrimoine vivant, y compris en affectant des ressources à la documentation, à la recherche et à la transmission des pratiques traditionnelles, des rituels et des arts du spectacle.

La Convention culturelle européenne a en outre donné naissance à des programmes comme les Journées européennes du patrimoine et les Itinéraires culturels, qui soutiennent le développement des communautés et de réseaux entre les régions et contribuent à un patrimoine culturel commun.  

Official Board Meeting of the Craftsmen/-women of Werkraum Bregenzerwald
Réunion officielle du CA des artisans du Werkraum Bregenzerwald, Autriche, crédit photographique : Roswitha Natter, 2010

La Convention de Faro est un autre instrument culturel important pour la protection et la sauvegarde du patrimoine vivant européen. Cette convention, aussi appelée Convention-cadre sur la valeur du patrimoine culturel pour la société, a été adoptée par le Conseil de l’Europe en 2005.

Dans la Convention de Faro, l’approche du patrimoine culturel est axée sur la personne, les communautés étant considérées comme les gardiennes et les bénéficiaires de leur patrimoine culturel. Elle souligne l’importance de la participation, de l’inclusion et de la cohésion sociale dans la préservation et la transmission du patrimoine vivant.

Au niveau national, les pouvoirs publics et les institutions culturelles mettent en œuvre des politiques et des programmes visant à soutenir la préservation et la transmission du patrimoine vivant. Ils financent, entre autres, des manifestations culturelles, des festivals et des projets éducatifs qui sensibilisent la population aux pratiques traditionnelles et l’encouragent à participer activement. Les établissements scolaires ont eux aussi un rôle essentiel à jouer en intégrant le patrimoine culturel dans leurs programmes et en veillant à ce qu’il soit transmis aux jeunes générations.

Au niveau des collectivités, des initiatives et des organisations locales travaillent sans relâche pour que les traditions restent vivantes. Elles organisent des activités — ateliers, stages, échanges de connaissances entre les générations — dans le but de transmettre les compétences et les pratiques traditionnelles. Non seulement ces mesures préservent le patrimoine culturel, mais elles créent aussi des occasions de dialogue, de collaboration et d’innovation, en permettant aux traditions de s’adapter et de prospérer dans un monde en mutation.

La protection et la sauvegarde du patrimoine vivant européen sont essentielles — il préserve la diversité culturelle, renforce la cohésion sociale et favorise la croissance économique. Grâce à la coopération internationale, aux politiques nationales et à la mobilisation des collectivités, l’Europe assure la pérennité de son patrimoine culturel immatériel, permettant ainsi aux générations futures de valoriser cet héritage inestimable et d’en profiter.